J’ai testé la petite Renault Twizy, de la gamme de voitures électriques Renault ZE

Bonjour à toutes et à tous. Je me permets de rédiger ce billet pour vous faire part d’une expérience assez marquante dont j’ai eu le plaisir de pouvoir profiter la semaine dernière, à savoir le test de la Renault Twizy. Il y a quelques mois, par curiosité, j’avais parlé de la gamme Renault ZE sur Twitter, et il faut croire que Renault a bonne mémoire puisque le constructeur m’a proposé de passer une journée dans son centre d’essais de véhicules électriques en compagnie de Benoît Landon de Gizmodo et Greg Pujol du JournalDuGeek.

Je n’éprouverais aucun plaisir à vous présenter ce véhicule à la manière d’une fiche produit, la page dédiée à la Renault Twizy sur le site Renault ZE suffit amplement pour découvrir ses caractéristiques, sa motorisation, son équipement, son prix, sa consommation ou encore ses différents coloris ; c’est la raison pour laquelle je vais plutôt essayer de vous raconter mon expérience en tant que simple jeune homme curieux se retrouvant au volant d’un véhicule qui, croyez-moi, sort vraiment de l’ordinaire.


Un quadricycle électrique ? Pourquoi pas…

Commençons par le commencement. En Octobre 2011, j’ai publié le tweet suivant : « @Kriisiis : Elle me botte bien la Renault Zoe Preview, mais 6-8h de recharge pour une autonomie de 160km… encore trop juste… ». A l’époque, je découvrais un peu par hasard les différents modèles de la gamme Renault ZE, à la fois enjoué à l’idée de voir se démocratiser le concept de voitures électriques, et soucieux de constater que les contraintes étaient encore relativement nombreuses, même dans les grandes villes.

J’ai donc pris place dans le TGV sans trop savoir à quoi j’allais m’attendre ; je regrettais cependant déjà de ne pas l’avoir testée sur la piste Renault à LeWeb. J’essayais de m’imaginer au volant du véhicule, sans réellement percevoir si les sensations allaient plus se rapprocher de celles de la conduite d’une voiture ou d’un scooter. A peine arrivé au centre d’essais, je prenais pour la première fois le temps de tourner autours des Twizy garées à son entrée, pas bien plus avancé que quelques heures avant.


Notre rencontre avec Christophe Ambroggi

Christophe Ambroggi, chef de produit Twizy, s’est montré très disponible pour répondre à nos questions. Pourquoi l’absence de portes, ou de vitres ? « Parce que la Twizy, si petite, conférerait alors un sentiment d’enfermement assez désagréable ; parallèlement, un tel espace confiné et l’absence quasi totale de bruit ferait caisse de résonnance, le conducteur s’entendrait alors respirer ». Deux arguments très logiques, auxquels on ne pense pas forcément lorsque l’on est à l’extérieur du quadricycle.

Et concernant l’homologation sur voies rapides ? « La Twizy peut rouler un peu partout en Europe, sur tout type de routes et d’autoroutes (dont celles qui ne sont pas limitées en vitesse, en Allemagne par exemple) ; seule l’homologation sur les voies rapides en France pose problème, même sur celles à 110km/h ». Le temps d’apprendre également que le projet se nommait à l’origine « Moca », pour « Moto – Car », et que Carlos Ghosn testait déjà la « Moca » sur circuit en fin d’année 2008.


Qui veut aller loin ménage sa Twizy

Après plusieurs dizaines de minutes de discussions très intéressantes au sujet de son prix, des différents modèles et de son usine de construction (à Valladolid en Espagne, comme la Modus, si ce n’est que l’assemblage se fait quasi exclusivement à la main), nous sommes allés déjeuner avec Yves Dubreil, alias « Papa Twingo » (bien qu’ayant également travaillé sur la Laguna 2, la Vel Satis ou encore l’Espace 4), à quelques mètres seulement du circuit, qui, qu’on se le dise, nous faisait déjà les yeux doux. Même l’estomac vide.

Premier constat lorsque l’on rentre dans la Twizy : on peut difficilement faire plus simple. Un bouton « D-N-R » (pour « Démarrer, Neutre, Reculer »), deux commodos (pour les feux, le clignotant et le klaxon), un volant, un cadran pour la vitesse, et c’est à peu près tout. Le siège arrière (oui, il y a bien deux places !) fait également un peu peur au premier regard ; pourtant, il n’est pas inconfortable, je dirais même « au contraire ». Comme quoi, même avec 35 centimètres de moins qu’une Smart en longueur et en largeur, tout est possible.


Les premières secondes, les premiers virages

Lorsque l’on tourne la clé de contact, seul le cadran nous informe que le véhicule est démarré. Aucun bruit, aucune vibration. Je redoutais un peu les premiers mètres, ne sachant pas comment allait réagir l’engin, dépourvu d’aide au freinage et de direction assistée. Ça a également été ma plus grosse surprise : en à peine 30 mètres et un petit virage, j’avais l’impression d’avoir conduit une Twizy toute ma vie. Même l’acclimatation entre deux voitures thermiques n’est pas aussi rapide !

Je m’engageais alors sur le circuit avec excitation, avec pour seul compagnon le bruit des graviers sous mes pneus. Lorsque l’on accélère un peu, un léger sifflement se fait entendre. Sur le coup, j’essayais de comparer cela à un bruit connu de tous, mais ce n’est vraiment pas évident. Je n’ai d’ailleurs pas trouvé mieux que « le bruit à peine perceptible d’une voiture au loin qui ferait une marche arrière ». Après quelques virages, je n’hésitais déjà plus à écraser la pédale d’accélération : un vrai plaisir ! Un vrai plaisir… à 80km/h maximum.


Oubliez l’équipement anti-glagla

J’étais très curieux, en l’absence de portes, d’imaginer la conduite de la Twizy par temps de pluie. Par chance, nous avons été servis. Bien que pessimiste à ce sujet dans un premier temps, j’ai été agréablement surpris de l’efficacité des bavettes, réduisant à néant les projections d’eau. À moins de se faire doubler par un 35 tonnes propulsant un mur d’eau dans l’habitacle, ou d’affronter une pluie sacrément horizontale, je vois mal comment en sortir détrempé. Et ça, c’est un très bon point.

Finalement, pour ce qui est du climat dans le véhicule, je dirais qu’il s’apparente à celui de la marche à pied (ce sont également les mots de Christophe Ambroggi). D’un côté, on ne profite pas de la climatisation, du chauffage ou ne serait-ce que de l’environnement hermétique d’une voiture ; d’un autre, l’utilisation de gants adaptés n’est pas nécessaire, puisque le conducteur n’est pas « au vent » comme sur un scooter, bien que Renault proposera des accessoires tels qu’un tablier pour ceux qui craindraient les gouttes.


Une conduite proche de celle d’un kart

Concernant la tenue de route, j’ai également été très surpris. Au premier regard, je m’imaginais déjà finir sur le toit au premier virage, un peu comme quand on observe une voiture sans permis prendre un rond point à trop grande vitesse. Pourtant, et je suppose que c’est parce que Renault a placé les éléments lourds –tels que la batterie– le plus bas possible, rabaissant ainsi son centre de gravité, la Twizy repose confortablement sur ses quatre roues, et le sentiment de crainte disparaît très vite.

Enfin, abordons le sujet du freinage. Lorsque le véhicule devant moi a freiné subitement à l’entrée d’un virage, mon freinage timide habituel, ici inefficace, m’a tout de même glacé le sang. Pourtant, dotée de quatre freins à disque, la Twizy freine exceptionnellement bien ; il suffit simplement d’appuyer plus fort qu’à son habitude sur la pédale de frein. Après une petite sueur froide, on oublie rapidement cet aspect pour se concentrer uniquement sur le plaisir de la conduite.


« Tu vas ressortir avec la banane »

L’équipe de chez Renault m’avait prévenu : « Tu vas ressortir avec la banane », et elle ne s’était pas trompée. J’ai pris beaucoup de plaisir à conduire ce véhicule, et profitais de chaque mètre de piste comme on peut profiter des derniers virages d’une session de karting. Je n’achèterai sûrement pas la Twizy : je conduis rarement, et que sur de longs trajets. Cependant, je suis désormais persuadé que son utilisation peut s’avérer très utile pour beaucoup de monde, ce dont je doutais un peu avant de participer à cette expérience.

J’attends désormais avec impatience l’arrivée de la Renault Zoé, première vraie citadine électrique Renault, venant suppléer la Fluence ZE et la Kangoo ZE. Reste désormais à savoir si l’équipement des agglomérations ne sera pas un frein à ce concept à mon sens si prometteur : à l’heure actuelle, et aux dires d’un autre invité de Renault en provenance du Nord, la ville de Lille ne compte par exemple que trois places souterraines dotées d’un système de rechargement, tous parkings confondus.

Si vous avez la moindre question ou suggestion au sujet de ce billet, n’hésitez pas à m’en faire part directement dans les commentaires ci-dessous, sur la Fan-Page Kriisiis.fr sur Facebook, sur la page Kriisiis.fr sur Google+ ou encore sur Twitter, pseudo… @Kriisiis. Si vous souhaitez de plus amples informations sur le sujet, je vous invite à visiter le site de la gamme Renault ZE, ainsi que la page dédiée à la Twizy sur le site de Renault. Je vous souhaite une excellente semaine, à toutes et à tous !

  • Oh mais il y a même des version avec des « jantes » !?

    Plus sérieusement, ce pense que cet engin est une véritable bonne idée et se trouve réaliste. Bien vu Renault !

    • Nous sommes d’accord avec Abcmoteur, même si ce n’est qu’un début il faut encourager ces innovations et prises de risque.

  • Phil

    DNR pour moi ça veut dire Drive-Neutral-Rear, hérité de l’anglais ! ;)
    En revanche merci, j’ai appris un nouveau mot : commodo ! :) 

    Si j’habite et travaille en ville, ou habite en proche banlieue et travaille en ville, j’achèterai une Twizy, elle me paraît LE meilleur compromis. 

  • Une sacré expérience ! Simpa renault !

  • Eric

    Bjr,

    j’essaye twizy et j’ai ete decu.
    Ok facile a conduire, mais on a les incvenients des voitures, des motos et des quadri cycles !!
    Et tous les journalistes de la terre objectifs ou non pourront nous dire ce qu’ils veulent !!! quand il faut faire un cheque pour une voiture qui n’a pas le droit a l’autoroute (voie rapides a confirmer) , sans chauffage, qui coute le prix d’une citadine neuve, avec une finition tres limite, sans equipement de base (pas d’autoradio, pas de direction assistee (c’est qd meme bien ville non ?) sans abs, sans anti patinage!) bof…. (moins que sur un scooter)

    J’ajouterai c’est une propulsion sans assistance…donc…dangereuse potentiellement pour qui arrive trop vite dans un virage…… et vu la forme de la voiture…….je l’ai d’ailleurs un peu senti lors de l’essai….. je ne suis pas certain de ses reactions a 70 km/h en virages…

    j’aurais prefere une version a 2000/3000 euros de plus, permettant d’aller sur autoroute avec les elements de conforts et de securite !
    Un pbl d’autonomie ? ok, soit j’ai moins de kms soit j’ai une batterie plus importante .. mais plus chere…ok why not….

    On se rapproche d’une equation economique viable mais cote utilisation reelle au quotidien..a part sur les marianas et les golfs…… je ne vois pas trop.

    On est pas tres loin de la bonne idee mais vraiment pourquoi un sac a dos a la place d’un coffre ? comment je vends ca a ma femme ??  :-)

  • philip

    Le n’ai pas de permis et le Twizy45 m’intepel. Merci de ce reportage interessant…cela me donne envie.
    J’ai une question, comme il n’y a pas de boite de vitesse, comment tu fais pour tenir cet engin à un feu, dans une cote ?
    Phil